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Le réseau transatlantique The Bridge, avec ce nouveau quintette franco-américain, démontre une nouvelle fois que la familiarité pré-existe aux premières rencontres, et que les évidences produisent les plus belles découvertes.
Quand on les écoute alors qu’on ne peut pas encore les entendre, ces cinq musiciens savent qu’ils sont déjà et qu’ils seront bientôt, un nouvel ensemble, une nouvelle assemblée, à traverser The Bridge. Quant au reste ? Pour le batteur Nicolas Pointard, « la seule chose prédictible, c’est qu’il y aura du jeu ». Paul Wacrenier, le pianiste, annonce le programme : « J’avais envie d’une formation « classique » du jazz, de permettre aux instruments de jouer dans leur rôle traditionnel. Pas dans l’idée de s’en tenir là, mais plutôt dans l’idée de chercher la puissance du « sound and rhythm ». Avec la volonté de chercher une expression contemporaine dans cette musique de presque trois générations.
Un programme d’une simplicité désarmante, mais au potentiel infini, que résume le tromboniste de la Nouvelle-Orléans Jeff Albert : « L’une des grandes joies de la musique improvisée réside dans les nouvelles relations qui se nouent à travers le son et qui se transforment en liens humains durables ». Nouer des relations à travers le son si céleste et si terrestre, se connaître à plusieurs en explorant l’inconnu.
Jeff Albert : trombone, Lenard Simpson : saxophone ténor; Paul Wacrenier : piano, kalimbas, Christian Dillingham : contrebasse, Nicolas Pointard : batterie
© DR
À 19h : présentation de Black Metropolis, le chef d’œuvre des sociologues africains-américains St. Clair Drake et Horace R. Cayton, traduit pour la première fois en français 80 ans après sa première publication préfacée par Richard Wright. Cette étude, à la fois extraordinairement compréhensive et haute en couleurs, raconte de l’intérieur l’émergence sous la contrainte et l’organisation interne du ghetto noir de Chicago, ville dans la ville. En présence d’Anne Raulin, anthropologue et co-responsable de cette édition, et des musiciens de The Bridge. – entrée libre –

La confluence de trois océans de merveilles qui sont la preuve vivante et vivace que la sérénité est source de création.
Suite à son très remarqué solo Goodbye Ground, le label new-yorkais de la saxophoniste Sakina Abdou, Relative Pitch, lui a donné carte blanche pour créer un nouveau groupe. C’est ainsi qu’elle s’est rapprochée du batteur et percussionniste Toma Gouband, dont les routes se sont croisées de multiples fois, et la pianiste polonaise Marta Warelis, qu’elle n’avait rencontrée qu’une seule fois en partageant l’affiche d’un festival. En quelques heures d’improvisations en studio, le trio a produit l’album Hammer, Roll and Leaf, journal d’une rencontre qui semblait destinée. Et témoignage d’une musique dont la force se nourrit de la sérénité. Les morceaux du groupe se créent comme de la peinture calligraphique : une ferme intention de départ permet le lâcher-prise et guide un geste spontané. À trois, ielles tiennent d’une main une riche palette : les traits sont tour à tour évanescents et marqués, rectilignes et obliques, ouvrent de nouveaux espaces ou repassent sur un trait pour lui donner un nouveau sens. Pour au bout du compte donner naissance à un tableau délimité, mais qui porte en lui tout un monde d’expériences vécues et d’histoires à relater.
Sakina Abdou : saxophones alto et tenor, Marta Warelis : piano, Toma Gouband : batterie, pierres, feuilles
© Hugo Gammella