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« Chaque corps est un peuple, et chaque âme une fiction sans limites » telle est la nouvelle philosophie du trublion Fantazio. Né dans le quartier le plus triste de Paris, envoyé à Buenos Aires à l’âge de 11 ans après la mort de sa mère Argentine, puis libéré par Bogotá, aux effluves d’or, de gasoline et d’arbres surréalistes, Fantazio s’est forgé une voix d’enfant-ogre et une identité à part. Pas vraiment punk, pas tout à fait jazz, pas franchement chanson, ses textes et ses rythmes d’écorché vif font de chacun de ses concerts une (ré)création musicale et psychique. Avec le batteur improvisateur Francesco Pastacaldi, son complice depuis plus de dix ans et la claviériste Yurie Hu, il est allé rendre visite à la Colombie bien-aimée de son enfance. Ils y ont rencontré la saveur du Biche, alcool artisanal des Caraïbes, offert par Leonel, leader des Estrellas del Caribe, et sa théorie bouclant la boucle de ses rapports intimes avec Jésus Christ.
Fantazio : voix, récit, contrebasse, Yurie Hu : voix, violon, claviers, Francesco Pastacaldi : batterie
© Yvan Schreck
Impossible de ne pas être happé, de la tête aux pieds, par cette musique afro-colombienne qui invite autant à danser qu’à panser les plaies d’une communauté longtemps ségréguée. C’est au palenque de San Basilio, où fut fondée la première communauté autonome africaine du Nouveau Monde, qu’est né Estrellas del Caribe au milieu des années 1970. Ce groupe sera parmi les pionniers de la champeta, cette bande-son rétro-futuriste qui mixe les traditions palenquera, les musiques électrifiées d’Afrique notamment le soukous, le highlife, le mbquanga, et les compa et soca des Caraïbes. À la clef, une « thérapie créole » qui continue de faire transer toutes les générations.
Leonel Torres voix, Juan Cañate voix, maracas, Rosalio Salgado harmonica, Ruder Pacheco basse, Franklin Tejedor percussions, Keiner Torres Cassiani percussions
© Alejandra Moreno