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Édition 2011

«C’est une rumeur de plusieurs siècles. Et c’est le chant des plaines de l’Océan.»

C’est un carnaval en pleine lumière, avec ses masques vaudous, haïtiens (Jazz Racines Haïti, Ti-Coca) ou Congo-Punq, avec ses cuivres funky, roms (Boban I Marko Markovic Orkestar) ou néo-orléanais (Trombone Shorty, Dirty Dozen Brass Band), avec ses transes africaines (Seun Kuti, Aziz Sahmaoui), ses contredanses antillaises (Négoce, Chofé Biguine La, Dédé Saint Prix Avan-Van), avec des centaines de percussions (PercAlibi), un fort parfum de fiesta cubaine (Gato Loco, Interactivo, Roberto Fonseca…) et une âme de révolte : A Riot Called Nina !

C’est une infinité d’archipels… Pas seulement un chapelet d’îles (Haïti, Cuba, Martinique, Guadeloupe, Manhattan) et d’ilots, du barrio du Spanish Harlem Orchestra à la petite ville d’Arkansas du Disfarmer de Bill Frisell, en passant par les Quatre-chemins et Six-routes de Seine-Saint-Denis… Mais aussi une foule d’imaginaires, qui se joignent par-dessus les mers, les villes ou les déserts : Napoleon Maddox avec Sophia Domancich et les Boxettes, Afterlife Music Radio, Shut up and Dance, Bombino…

C’est un point de rencontre pour toutes les langues (Vijay Iyer Thirta, Joëlle Léandre Sudo Quartet, Anthony Coleman Echoes from Elsewhere, University of Gnawa), où conversent de grands esprits (Le rêve de Nietzsche, Don Cherry, Django Bates Beloved Bird, Duke et Thelonious, Michel Portal et Bernard Lubat), où résonnent les voix les plus radieuses : Nina Simone,
Esperanza Spalding, Laïka…

C’est un souffle, à la force créatrice imprévisible, Taylor Ho Bynum, Mary Halvorson, Christian Laviso, Radiation 10, aux pouvoirs authentiquement magiques, des tambours sacrés de Pedrito Martinez au theremin de Pamelia Kurstin, des Mediums de Vincent Courtois aux Apparitions de Tony Malaby…

Au fil d’une telle variété de concerts, et, de l’autre côté du miroir, d’autant d’ateliers et de moments si particuliers, ce qui se joue aussi à Banlieues Bleues, c’est un peu de cette « intraitable beauté du monde », pour reprendre  les mots de Patrick Chamoiseau et d’Edouard Glissant, chantre de la «créolisation » à laquelle nos musiques doivent tant.

Xavier Lemettre, Directeur de Banlieues Bleues

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