Ben LaMar Gay invente la Great Black Music d’aujourd’hui : une déflagration aux confins luxuriants du jazz, du hip-hop et de la poésie. Il appartient à cette nouvelle génération d’artistes expérimentateurs et visionnaires en train de transformer l’avenir du jazz, et pour le meilleur. Habitée de mille détails, sa musique est une quête profondément personnelle qui ne jure que par l’extase collective et l’hybridation sans limites. Grandi à Chicago, ville-matrice du jazz, du blues, du funk, du hip-hop et de la house, c’est pourtant au Brésil qu’il a trouvé sa voie musicale : « j’ai pu y connecter en moi l’homme de la samba et l’homme du blues. » Quand il décrit son travail, il parle d’un « processus de traitement du folklore et de l’histoire », et aussi, et surtout, d’ « aller de l’avant ! »

Ben LaMar Gay : voix, cornet, synthétiseur, Matt Davis : voix, sousaphone, Will Faber : voix, guitare, Tommaso Moretti : batterie

© Alejandro Ayala

Voilà dix ans déjà que ce tout-à-fait culte duo britannique père-fille, composé d’Elvin Brandhi (cf 25 mars) et de son père, le légendaire moine-guerrier de l’expérimentation Gustav Thomas, fait jaillir une noise music frénétique, précise et drôle, mêlant déclamations poétiques motorisées et murs de son. Yeah You est né dans une voiture, et aime toujours y jouer ses concerts mutants. À raison : quoi de mieux qu’une Clio pour faire de la noise en famille ?

Elvin Brandhi : voix, machines, Gustav Thomas : machines

© DR

Ses connaissances accumulées depuis 20 ans auprès des communautés indigènes ont fait du guitariste Teto Ocampo le pivot transcendantal de la musique colombienne. Depuis que le guitariste a entrepris une pratique assidue, et in situ, des rituels musicaux et spirituels de plusieurs communautés indigènes, il est devenu une référence dans son pays, comme son groupe Mucho Indio, passerelle fascinante entre deux espaces-temps, sagesse indigène incluse. Un salutaire retour aux origines, qui assume son engagement envers les peuples et l’écologie, et ouvre de nouveaux territoires musicaux, spirituels et politiques.

Teto Ocampo : flûte, guitare acoustique, Hérmes : flûte, accordéon, Juan Manuel Toro : flûte, violon, percussions, Urián Sarmiento : percussions

© Jota Arango

Gwilly Edmondez, alias Gustav Thomas, a émergé dans les années 90 au Pays de Galles, en fondant les très cultes Radioactiv Sparrow. Il a ensuite sévi dans moults groupes expérimentateurs indéfinissables, dont son duo avec sa fille Yeah You, et beaucoup en solo. Le jour, il enseigne la composition post-vernaculaire à l’Université de Newcastle. La nuit, son travail porte sur la performance immédiate, le collage et l’improvisation vocale. Il était le musicien tout indiqué à qui confier des extraits d’archives sonores et visuelles de 40 ans de Banlieues Bleues : « Walter Benjamin nous a dit qu’un enregistrement n’est pas une vie capturée et figée dans le temps, mais le contraire… ORTRESPOX (du mot Retrospect) sera donc une sorte de vision anti-nostalgique du passé – à travers des lunettes roses – qui lui répond à partir d’un lieu : maintenant ! »

Gwilly Edmondez : vidéo, voix, machines

Le trio Nout tient son nom d’une divinité d’Égypte Antique qui personnifiait la voûte céleste, à la fois gardienne de la permanence et de l’ordre des choses, et mère du renouveau et de la résurrection. Si elles sont volontiers adeptes d’ironie et d’espièglerie, Delphine Joussein, Rafaelle Rinaudo et Blanche Lafuente n’ont pas choisi ce nom par hasard. Leur renversant et renversé power trio  à l’étonnante instrumentation – flûte et harpe amplifiées, batterie – tire le fil entre jazz, rock prog, musique minimale et métal, avec une invention infatigable et une énergie contagieuse, comme un générateur de propulsion perpétuelle.

Delphine Joussein : flûte, machines, Rafaëlle Rinaudo : harpe électrique, Blanche Lafuente : batterie

© Sylvain Gripoix

Frisbee Shop est un jeune groupe composé de cinq membres loin d’être étrangers à la communauté étudiante de Paris 8. Ils explorent de nouvelles couleurs en mélangeant plein de styles – funk, hip-hop, jazz, house, soul, dub -, et d’influences – The Internet, Tyler, The Creator, Robert Glasper, Ghost Note, Anderson .Paak…

Zawadi Tissières : voix, Nils Josselin : guitare, Florian Berret : claviers, Rémi Chabanel : basse, Taylor Philemon : batterie

On finit la soirée à la Lemon Jam ? Coup de chapeau à cette jeune jam-session parisienne qui se tient mensuellement dans les Hauts de Belleville. Créée dans le but de réunir de jeunes musicien·nes qui n’osent pas jouer en jam, n’ont jamais joué en groupe ou souhaitent tout simplement se faire plaisir sans se mettre la pression, elle est devenue un rendez-vous prisé par de jeunes auditeurs et auditrices et musicien·nes avides de différents horizons musicaux.